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dimanche 12 novembre 2017

Je tweete donc je pense.

Trump n'est pas Descartes, mais en même temps...

C’est formidable : 280 signes au lieu de 140. En doublant la longueur des publications possibles sur son réseau, Tweeter double la taille de nos cellules. Grises bien sûr. 
Finis, les tweets réducteurs d’intelligence. La pensée est de retour. Et à coup sûr, nous allons tous faire un bon usage de ce nouvel espace de liberté. Nos échanges vont faire un bon avant qualitatif. Lortograf ne sera plus massacrée. 2main, les abréviations vont reQlé.
A l’égard de Tweeter, de son usage, de ses conséquences néfastes, il y a deux écoles.
Les Trumpistes. Le Président américain a fait de Twitter son média de prédilection. Lorsqu’il est réveillé la nuit par une envie pressante – de réagir- et cela lui arrive souvent, il balance ses scuds. 140 signes et l’on raye la Corée du Nord de la carte, ou encore, l’on sort des accords sur le climat. .
De l’autre, il y a les Macroniens : Emmanuel Macron l’a même dit en anglais, au magazine Time, Tweeter n’est pas le bon media pour gouverner. Sa pensée politique est trop sophistiquée pour être réduite à 140 signes. En même temps, Macron tweete plus et mieux que son prédecesseur.
En nous obligeant à faire court, Tweeter nous oblige à faire simple ; à aller à l’essentiel. Or, faire simple, ce n’est pas forcément être simpliste. Chez les journalistes, on explique souvent: Je n’ai pas eu le temps de faire plus court. Et tous ceux qui travaillent leur écriture savent qu’il est plus difficile de ciseler 140 signes, espace compris, que de se lâcher dans des logorrhées incontrôlées.
Le célèbre « Je pense donc je suis » de René Descartes, n’est-il pas un formidable tweet, 400 ans avant Steve Jobs ou Zuckerberg ? Ou encore, et c’est de circonstance en cette période de commémorations gaulliennes,  cette citation de Nietzche, appréciée par le général De Gaulle : « Rien ne vaut rien. Il ne se passe rien. Et cependant tout arrive. Mais cela est indifférent ». 91 signes.
Je tweete donc je pense.


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