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samedi 13 janvier 2018

Nous sommes tous des #paysdemerde

Les bobos contre le peuple ? Oprah Winfrey incarne l'Amérique q'on aime pas celle qui vote !

Non, Donald Trump n’est pas fou ! Il vient même de démontrer une nouvelle fois qu’il est malin et …cynique.  
En traitant tous les pays d’émigration sauf la Norvège – mais pas sûr que vue la richesse et la qualité de vie en Norvège, beaucoup de norvégiens embarquent sur des drakars pour émigrer clandestinement aux Etats-Unis – de pays de merde, le Président américain ne s’adresse pas à nous, il ne s’adresse même pas aux pays africains ou à Haïti, dont il n’a rien à faire, il s’adresse à son électorat. Disons les américains moyens, très moyens, l’Amérique profonde, qui a le sentiment de devenir minoritaire face non pas aux musulmans, non pas aux arabes, mais aux noirs bien sûr, mais surtout aux latinos. A chaque pays , ses obsessions. On le sait ce n’est plus qu’une question d’années, les « blancs » ne seront plus majoritaires aux Etats-Unis. 
Finalement Trump est peut-être le chant du cygne de cette Amérique-là. Elu de justesse avec 2 millions de voix de moins qu’Hillary Clinton, il continue de bénéficier d’un socle de followers, qui contre vents et marée -  déclarations atomiques contre la Corée du Nord, relance du charbon, forages pétroliers, et je m’en tape de la planète, et je me fous du réchauffement climatique, et je me brouille avec notre alliée historique, la Grande-Bretagne et s’il y a des massacres de masse aux Etats-Unis, c’est parce que les américains n’ont pas assez d’armes pour se défendre eux-mêmes, et je tweete plus vite que mon ombre,  – continuent à penser qu’avec Donald, America is back. Et finalement, cet électorat-là, que pense-t-il d’Haïti ou du Salvador ? Des pays de merde. Et chez nous, que pensent certains du Mali, du Niger ou de la Syrie ? Des pays de merde. Donald Trump dit tout haut ce que beaucoup d’américains ou d’européens pensent des migrants qu’ils soient demandeurs d’asile ou demandeurs de travail. 
Et ce ne sont pas les dénonciations de personnalités certes tout à fait respectables et brillantes, comme la présentatrice de télé américaine Oprah Winfrey, ou l’actrice Meryl Streep, qui pourront y changer quelque chose. Au contraire, elles confortent les «vrais gens» dans leur opinion que toutes ces protestations sont le fait d’une intelligentsia, de privilégiés, de bobos  qui ne connaissent rien des difficultés de la vraie vie. Et ce n’est pas parce que chez nous, un Omar Sy ou un Teddy Riner, dont les parents ont eu fort heureusement la bonne idée – enfin, ils n’avaient pas eu vraiment le choix -  de venir de "pays de merde" pour enrichir notre pays par le talent de leurs enfants, que nous éviterons qu’une bonne partie de nos concitoyens ne craigne, comme les électeurs de Trump, ou comme un Eric Zemmour, le « grand remplacement ».
AfD en Allemagne, ayatollahs chrétiens au pouvoir en Pologne, dérives fascisantes en Hongrie, Marine Le Pen au second tour des présidentielles françaises, le populisme qui n’est pas synonyme de peuple ou de populaire nous guette aux détours de prochaines élections.
On n’est pas dans merde.


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